
Qu’est ce qui fait qu’un vêtement est considéré « éthique » ?
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Pour commencer, l’adjectif éthique provient du latin « ethos » qui signifie manière de vivre. « Être éthique, c'est savoir respecter certaines valeurs ». Alors quelles valeurs doivent être respectées pour obtenir un vêtement fabriqué éthiquement ?
Droits humains et conditions de travail
Eh oui ! Croyez-le ou non, en 2023 le salaire minimum des ouvriers et ouvrières est, dans certains pays, aussi bas que 103$ CAD par mois. Ce qui représente environ 0,64 cent/heure si l’ouvrier fait 40 heures par semaine pendant 4 semaines. Cependant, ils n’ont pas droit aux mêmes conditions de travail qu’à l’international et peuvent faire jusqu’à 120 heures par semaines et parfois ne sont pas payés pour le temps supplémentaire.
De plus, comme les conditions de travail de ces ouvriers ne sont pas aussi contraignantes et coûteuses que les nôtres, beaucoup de marchands à l’international décident d’en profiter. Les infrastructures n’étant pas adaptées à la demande exponentielle de l’international, les ouvriers risquent leur vie dans des usines où les accidents industriels sont fréquents. Par exemple, plus de 5600 ouvriers sont décédés en lien avec leur travail au Bangladesh entre 2013 et 2023.
Il n’y a pas seulement un danger au niveau de l’infrastructure, mais aussi pour la santé des ouvriers. Pour la teinte des tissus, plusieurs substances toxiques sont utilisées.
Par exemple :
- Les colorants azoïques
- Les éthoxylates de nonylphénol-NPE (utilisé comme détergent)
- Le formaldéhyde (rend le tissu infroissable et hydrofuge)
- Les phtalates (décoration du vêtement, plastique)
Et comme vous le devinerez, ces substances sont non seulement dangereuses pour les ouvriers, mais aussi pour ceux qui portent le vêtement.
Plusieurs pays appliquent malheureusement des conditions de travail similaires à celles nommées.
Environnement
La surproduction de vêtements à courte vie appelée « Fast Fashion », entraine la surproduction de déchets textiles, qui finissent par se retrouver dans d’immenses dépotoirs, où ils sont brûlés, et par le fait même, polluent l’environnement.
Je vous invite à aller lire l’article de Greenpeace sur l’impact des dépotoirs causés par la fast fashion au Kenya et en Tanzanie.
https://www.greenpeace.fr/reportage-lafrique-depotoir-de-la-fast-fashion/
De plus, 20% de la pollution des eaux serait dûe aux produits chimiques nommés plus haut, tel que beaucoup d’autres, qui s’échappent lors du lavage des vêtements et lors de la production textile.
Les textiles utilisés pour fabriquer les vêtements ont un gros impact sur l’environnement, notamment les fibres synthétiques; grandes pollueuses. Ces fibres sont souvent utilisées chez les grandes marques de Fast Fashion car elles sont facile d’entretien et peu couteuses mais elles représentent environ 70 millions de barils de pétrole par année. Un seul vêtement fait de fibres synthétiques peut libérer jusqu’à 1 900 particules de microfibres par lavage ce qui augmente la diffusion de gaz à effet de serre. On pourrait croire que le coton est mieux, mais non. La production d’un kilo de coton requière environ 10 000 litres d'eau par kilo de coton, cela représente environ 3000 litres d’eau pour la production d’un t-shirt. La culture du coton requière aussi l’utilisation de pesticides et insecticides. Environ 5% des ventes mondiales de pesticides et environ 10% des ventes mondiales d’insecticides servent à la culture du coton.
Pour déterminer si un vêtement est éthique, il doit cocher, entre autres, les critères suivants.
- Fait de matières éco-responsables (moins ou non polluantes)
- Fabriqué dans une usine ou un atelier qui offres des bonnes conditions de travail et protège les droits humains OU fabriqué localement (encore mieux)
- Vêtement durable et de qualité (acheter moins, mais mieux)
Sources: